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Battle Royale

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les avis de Cinemasie

19 critiques: 3.83/5

vos avis

137 critiques: 3.96/5



Xavier Chanoine 4 Jeux de massacre entre amis.
Tenebres83 2.25
Tanuki 4.25
Sonatine 4 Quand Fukasaku crache sur le conservatisme japonais.
Ordell Robbie 4 Farce jouissive et anar quand même en deçà des meilleurs Fukasaku seventies
MLF 3.75
MetalSeb 4 Le dernier film de Fukasaku !
Marc G. 4 Anarchy In Japan
Junta 4 Bien bourrin mais une thématique pas assez poussée.
jeffy 4.5 a voir absolument
Ghost Dog 3.25 Ca aurait pu être un grand film…
François 3.25 Un mélange étonnant de bis bien gore et de film politico-social
Flying Marmotte 4.5 Film coup de poing... A voir !
Elise 4.5 Version longue : dimension supplémentaire
drélium 3.25 je t'aime, je te tue
Chris 4.25 Fukasaku, l'increvable...
Astec 3.5 Loft Story hardcore
Arno Ching-wan 4.25 Hunger Games Origins
Alain 3.25
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Jeux de massacre entre amis.

Partie de chasse à l'homme orchestrée par un nonchalant Kitano en survet', dénonciation brûlante des armes et de ce que l'on peut en faire avec, Fukusaku ne se pose pas de question et lance un direct du gauche suivi d'un uppercut à la société nippone, écrasée par les médias. Seulement là où Fukusaku loupe le coche et va un tantinet trop loin, c'est sur cette sidérante facilité d'éxecuter un par un des jeunes étudiants réduits à de petites frappes méritant une punition. Fukusaku avait-il oublié que le Japon possède un taux de suicide extrêmement inquietant sur ses étudiants? C'est un peu une mode là-bas, l'echec des examens ou echec de la vie se réduisent souvent à la forme la plus lâche de mettre fin à ses jours : le suicide. Ici, Fukusaku enchaîne massacres sur massacres dans un esprit purement bis certes, mais rapidement gratuit avant de sombrer dans l'anarchie la plus totale. Diable, heureusement que cette production finalement accrocheuse dispose de bons ingrédients : interprêtes justes, réalisation fine et agréable ne cherchant pas le tappe-à-l'oeil et musique classique qui ne nous est pas inconnue. Battle Royale pourrait s'apparenter à une série B agréable et guère prise de tête, mais dont le fondement même fait de dénonciation sur la misère de la jeunesse pourraît choquer ou étonner dans le mauvais sens du terme.

 



26 juin 2006
par Xavier Chanoine




a voir absolument

Il faut revoir ce film encore et encore. La vrai violence n'est pas toujours la ou l'on croit. un conseil: ne pas manquer le making-of des bonus DVD, le film est encore plus beau apres les temoignages des acteurs

26 décembre 2002
par jeffy




Ca aurait pu être un grand film…

Fukasaku avait assurément de quoi tourner un grand film avec une telle idée de départ dans un tel contexte : le fait de pousser à l’extrême les concepts de jeux real-TV comme Loft Story ou Survivor en obligeant les candidats à s’entretuer sur une île déserte pour que le meilleur finisse par l’emporter, d’appliquer ce schéma diabolique à une classe d’adolescents (pas encore responsables de leurs actes au regard de la loi) et de placer son intrigue non pas dans un futur proche (comme dans le livre d’origine) mais dans la société japonaise actuelle plongée dans une grave crise économique et identitaire, avait certes de quoi faire frissonner et baver d’envie. Et si Battle Royale est globalement un bon film, Fukasaku a échoué sur plusieurs points qui me paraissent dommageables et qui empêchent l’approbation totale.

La première remarque à formuler vient du « pourquoi » de ce jeu absurde. Quelques phrases d’introduction nous expliquent que le pays a complètement sombré dans le chaos, entretenu notamment par des étudiants rebelles qui boycottent les cours ; c’est pourquoi que le gouvernement a voté une loi absurde consistant à envoyer une classe s’étriper gaiement loin des villes. Mais quel est l’intérêt de ce massacre purement gratuit et presque anonyme puisque la population japonaise n’est que peu au courant? Quel est l’intérêt d’une telle débauche d’énergie et de moyens (des centaines de soldats, des équipements ultra-sophistiqués) ? Le film aborde la question aussi rapidement qu’il l’élude, prouvant certainement que Fukasaku s’en batte royal ! (oh le jeu de mots pourri …). Mais une explication plus claire, plus rationnelle, et surtout plus crédible qu’une simple vengeance d’adultes aurait pourtant grandement servi son propos. Pourquoi n’avoir pas pensé à installer des caméras partout sur l’île et de retransmettre le jeu sur toutes les chaînes du pays afin d’apeurer les jeunes susceptibles de déconner tout comme leurs parents ? La critique d’un état totalitaire dégueulasse n’en aurait été que plus efficace et plus grinçante…

On peut aussi se pencher sur le savoir-faire de Fukasaku, qui n’est plus à démontrer mais qui n’est peut-être pas vraiment approprié à un tel film. En clair, je trouve qu’il a signé un film plutôt plat et qu’il n’a pas eu le courage d’aller jusqu’au bout de ses idées. Comment concevoir en effet que parmi 42 adolescents livrés à eux-mêmes dans un monde sans foi ni loi, aucune scène ne montre un garçon tentant d’enlever une fille pour la violer au lieu de la tuer bêtement ? Il semble surprenant qu’une telle idée n’effleure pas des jeunes (puceaux pour la plupart) dont c’est sans doute la principale préoccupation ! D’autre part, pourquoi avoir choisi une fin aussi grossière (Kitano qui se relève pour répondre au téléphone après s’être fait truffé de balles, avant de s’écrouler) et dont l’optimisme (on est à Tokyollywood ?) n’est vraiment pas nécessaire ? Aucune explication valable à cette question, à part la préparation d’une probable suite… Enfin, on peut regretter la mise en scène trop classique pour un tel sujet et l’emploi de la musique : on n’ose imaginer ce qu’aurait donné cette intrigue si elle avait été réalisé par le radical et talentueux TSUKAMOTO Shinya !

Malgré ces évidents défauts, Battle Royale est quand même un film à voir, ne serait-ce que par le jeu de massacre type jeu vidéo qu’il met en scène : contrairement à ce que disent certains, les meurtres successifs de chacun des 42 étudiants (environ) n’est pas du tout ennuyeux, puisque la tension augmente au fur et à mesure des disparitions (l’élimination des candidats du « maillon faible » a beau être répétitive, aucun n’a trouvé à redire sur la tension qu’elle réussit à créer). Et puis, de manière inattendue, Fukasaku nous offre un portrait d’adolescents tout à fait intéressant : devant le manque de repères, les instincts les plus vils enfouis au fond de l’âme apparaissent à la lumière du jour de façon stupéfiante… Certains s’éclatent véritablement à tuer au point de revenir s’amuser après avoir gagné (cf. le magnifique personnage de Kiriyama), d’autres se découvrent des talents de destructeurs ou au contraire restent introvertis et timides. Et il faut reconnaître que Fukasaku a réussi à donner une personnalité à une quarantaine de jeunes (en l’espace de 120 minutes) de façon très efficace.

Battle Royale est donc trépidant et non dénué d’intérêt, mais bancal et parfois inégal. Surtout, il ne va pas assez loin, et ça, c’est vraiment regrettable.

02 décembre 2001
par Ghost Dog




Un mélange étonnant de bis bien gore et de film politico-social

Avec sa double casquette, Battle Royale a un peu de mal à pleinement convaincre. Alors que le début laisse espérer un film "pied dans le plat" à la Fight Club, la suite très proche d'une série B trash, certes très bien faite, mais série B trash quand même, laisse un peu sur sa faim. Il ne faut décidemment pas attendre le brûlot que le sujet laisser espérer mais tout simplement profiter du spectacle macabre en le prenant au deuxième degré.

On peut alors pleinement profiter de l'excellent travail de Fukasaku Kinji à la réalisation, après une entame un peu moins convaincante en raison d'une musique un peu pompeuse. Mais le vieux fait ensuite preuve d'une efficacité qui devrait inspirer bon nombre de jeunes réalisateurs. Quant aux jeunes acteurs, ils s'en tirent plutôt bien et la variété des affrontements ainsi que le décompte des morts affichés à l'écran rend l'ensemble fort divertissant et facile à suivre.

Evidemment, le final peut en décevoir certains, mais on attendra de voir le Director's Cut et sa fin différente pour vraiment conclure sur la volonté de Fukasaku Kinji. En ne faisant qu'effleurer un sujet qui avait tout pour être passionnant, Battle Royale manque la catégorie film culte pour rester dans les séries B bien jouissives comme certains les aiment. Il est évident que celui qui prendra le film au premier degré trouvera beaucoup à redire sur le scénario (qui des adultes ou des enfants sont les plus dégénérés après tout?). Il y a certes un message dans le film, mais il est secondaire par rapport à la partie jouissivo-gratuite que constitue le spectacle de cette classe lancée bien malgré elle dans une folie destructrice.



13 octobre 2002
par François




Version longue : dimension supplémentaire

Comme tout le monde a déjà tout dit sur le film, je vais juste parler de ce qu'il y a en plus dans le Director's Cut. L'avantage de ces nouvelles scènes est que d'une part, ca montre toutes les morts que l'on ne voyait pas auparavant dans le film, et d'autre part, ca développe certains personnages qui n'était pas très compréhensible dans la version cinéma ; ainsi, on apprend beaucoup de chose sur le passé de la psychopathe (dont j'ai oublié le nom) et ainsi on comprend mieux son comportement vis-à-vis de ses camarades et pourquoi elle est exclue, et cela la rend plus attachante et on a pitié d'elle ; limite elle devient le personnage le plus dramatique du film et celui pour lequel on pleurerait le plus si on avait envie de verser une larme. Un autre point intéressan de cette version, c'est qu'elle ne finit pas sur la scène bidon des deux acteurs en train de courir, mais rajoute quelques scènes assez touchantes à la fin ; ca relève un peu le niveau et c'est assez agréable de finalement ne pas terminer sur un raté. Enfin bref, le Director's Cut est vraiment très intéressant, apportant des tonnes d'informations supplémentaires sur des personnages du film et modifiant un peu certaines vues que l'on pouvait avoir. Très bon.



08 mai 2005
par Elise




je t'aime, je te tue

ça commence plutôt bien, voir même d'une manière très excitante, le concept aurait pu casser la baraque et on se retrouve avec des histoires d'amour à 2 balles bien trop longues et inutiles avec des acteurs bien moyens ce qui tue toute l'intensité.

Et ne me parlez pas de réflexion psychologique sur les réactions amoureuses du psyche en situation de survie extrême : les protagonistes nous balancent leurs histoires de A à Z comme si ils avaient le temps et l'envie (et nous aussi d'ailleurs, comme si on avait le temps de s'endormir dans un film qui se veut soit disant électrochoc) de faire un bilan de leur courte vie amoureuse voyant l'inévitable arriver : la mort.

C'est bien simple, plus le film avance, plus l'originalité de l'idée de base disparaît pour laisser place à...... pas grand chose.

A ne pas manquer pour ses scènes cultes, certe (le début, ouiii !), mais aussi à ne pas trop encenser car sous son concept ravageur s'insinue malheureusement avec persistence des airs de sitcoms dégoulinants.

D'accord avec Astec moi aussi.

15 janvier 2003
par drélium




Fukasaku, l'increvable...

Malgré sa relative mauvaise santé, le cinéma japonais reste toujours vivace; il est l'un des rares à toujours oser sous toutes ses formes des sujets polémiques, barges que l'on ne verrait pas aux USA, à HK et encore moins en Europe. Si ces trois industries peuvent produire bien évidemment des films à propos sulfureux, ces derniers ne rejoignent jamais (ou si peu) ce qui peut être fait au pays des sentais.

N'ayant jamais peur de ne pas être assez consensuel, les cinéastes japonais peuvent se lâcher et se livrer à certains débordements. Quant à savoir si cela a une influence quelconque sur les jeunôts, il faut savoir qu'il est toujours possible de se balader très tard à Tokyo ou autre avec des yens plein les poches sans risquer quoi que ce soit, mais ceci est un autre débat. Ainsi les Tsukamoto, Miike ou Kitamura peuvent shooter tranquillement, et ce, même quand ils oeuvrent pour des majors qui ne sont plus ce qu'elles étaient.

Cette nouvelle génération a ouvert une nouvelle brèche dans laquelle s'est engoufré Fukasaku peu habitué aux brûlots contestataires (TM et (c)). Mais ceci n'est finalement pas vraiment étonnant quand on se souvient que son Virus détient toujours le record absolu du nombre de morts de l'histoire du cinéma et que comparé à ce climax de folie, dans le même genre, un Alerte ! fait bien rigoler.

Battle Royale se positionne donc à mi-chemin entre deux genres made in japan : la critique acerbe et le bis fou furieux. Et, Fukasaku fait mouche. C'est délirant à souhait, ça massacre bien comme on l'attendait et c'est monstrueusement incisif : impossible de ne pas se poser des questions telles que "est-ce que cela arrivera ?" et "comment réagirai-je ?". C'est imparable. Le propos n'est pas bâclé, la cible n'est pas loupée. A la fin on a même droit à du bon Dragon Ash alors forcément...



13 janvier 2002
par Chris




Loft Story hardcore

Voilà un film qui aura fait parler de lui tant sa forme, bien plus que son propos, se situe à la frontière entre provocation et brulôt social. Quoi qu'il en soit, Battle Royal marque le grand retour du septuagénaire réalisateur Fukasaku Kinji.

Prenant place dans un futur proche, l'intrigue nous plonge dans un Japon en crise à peine esquissé. Pour y résoudre le problème de la violence qui touche particulièrement les jeunes, le gouvernement a voté le Battle Royal Act, une loi qui autorise l'existence d'un jeu mettant en scène, sur une île deserte, la mort de tout une classe choisie au hasard... Intelligence pernicieuse du système qui, pour essayer de se mettre à l'abri de ce qu'il a lui même engendré, fait de ses victimes leurs propres bourreaux. On frissonne en pensant qu'avec des jeux comme Loft Story et leurs cortèges "d'éliminés" par semaines, nous ne sommes pas si loin du concept de Battle Royale, qui ne fait que pousser la logique jusqu'à son extrémité.

Avec un tel scénario Fukasaku n'invente pas la poudre car bien avant il y a eu Le Prix du Danger (1983, de Yves Boisset) et le roman (1958) de l'écrivain anglais Robert Sheckley du même titre, sans compter un sombre téléfilm allemand des 70's qui reprend le même concept (edit >et diffusé sur Arte début 2003). Le réalisateur japonais pousse le concept de départ (société du spectacle et fachisante etout ça) un cran plus loin.Autant le dire tout de suite, le résultat, malgré un bon départ de l'intrigue, se range bien plus du côté du slasher que du pamphlet social. Bien que la volonté soit là de traiter de sujets tel que le problème des générations dans un contexte de crise sociale et économique, ou encore celui de la déshumanisation d'une société fachisante, le propos se trouve vite relayé au second plan pour s'attacher à nous dépeindre les 40 morts violentes (et plus) qui rythment ce long-metrage. En effet, passé les premières 20 minutes passionnantes qui installent les protagonistes dans leurs rôles de victimes/ bourreau, les considérations philosophiques (ici teintées d'un humour rouge sang) s'effacent pour laisser place au jeu du massacre collectif.

Et là Fukasaku Kinji ne manque pas d'imagination, puisque toute les formes de mise à mort possibles sont passées en revue au cours des quelques jours que dure le jeu. C'est là une des forces de ce film mais, en même temps, une de ses faiblesses. Car pour frapper encore plus fort l'imaginaire du spectateur les acteurs, qui incarnent les lycéens, ont quasiment tous l'âge de leur rôle ! Un gage de réalisme mais en même temps une perte d'expérience dans la qualité de l'interprétation. L'histoire s'attachant à nous dépeindre les destins successifs de l'ensemble des élèves, il s'ensuit une grande disparité dans la qualité du jeu des acteurs, ce qui tend à réduire l'efficacité de certaines scénes en plus de casser un peu le rythme. Et puis la multiplication des histoires d'amour contrariées, entre nombre d'élèves, lasse un peu à la longue.

Au final il reste une oeuvre inachevé et en retrait sur le plan de la critique sociale (ce que sanctionne la fin "heureuse" en opposition à l'ambiance du film) mais qui remplit relativement bien son contrat pour ce qui est du spectacle avec une réalisation efficace quoique classique. Mention spéciale pour Takeshi Kitano dont le personnage du professeur est l'une des attractions de ce Loft Story hardcore.



13 août 2001
par Astec




Hunger Games Origins

Fukasaka étant décédé peu de temps après avoir pondu cette bombe, elle en devient son film testament. D'un message qu'il laisserait aux jeunes, on peut l'étendre à tous, ceux qui restent, jeunes et vieux ; car ce sont ses derniers mots qu'il grave sur le média qu'il maîtrise le mieux, le cinéma. A l'aune d'une période où l'on verra hordes vieillards miséreux s'accrocher à la vie en reprochant aux jeunes d'incarner l'ennemi, ce à force de bêtise renfermée et entretenue – tout en allant chercher le pain, les vieux votent toujours – on mesure le discours à sa juste valeur. Un discours de paix, voire camusien car c'est "La peste" qui porte ce film avec tous ces pauvres hères qui ne peuvent choisir qu'entre le camp du fléau et celui des victimes. Point de manichéisme ne nous est imposé puisque à la pire des salopes d'être pardonnée à l'heure de sa mort, Suite n°3 de – flash - Bach aidant. Je ne connais pas le livre du journaliste Koshun Takami dont fut tiré le film mais ce dernier brasse large, pose de bonnes questions et la première est la suivante, que le récent Transperceneige pose aussi : dans quel monde souhaitons-nous vivre ? A un instant T, un jeu, quel qu'il soit, est imposé par l'homme à ses semblables. Nul n'est obligé d'y jouer. Les options : y participer en tuant son prochain, le fuir en se suicidant ou le combattre et aimer les autres, ce que prône ce beau film porteur d'espoir, en aucun cas nihiliste. Si j'aime beaucoup, sans tous les connaître, loin s'en faut, les fameux films du maître de sa période yakuza 70's, j'avoue aimer de plus en plus cette bataille en effet royale dont le seul défaut reste cette importance donnée à l'excès au personnage joué par Takeshi Kitano. Du haut de son nom maintenu dans la fiction, « Kitano », il parraine l’œuvre de son ambivalence fascinante mais parasite - un peu - un film qui n'avait pas tant besoin de sa présence, parfois trop envahissante. Car l'alter « égo » de Fukasaku ça n'est pas lui mais le Platoon's like Kawada, l'un des deux électrons libres qui n'appartiennent pas à cette malheureuse classe d'école condamnée. Avant de mourir, ses derniers mots, simples, sont qu'il est heureux d'avoir eu des amis. L'autre « invité » est un redoutable ange la mort. Peut-être Fukasaku s'est-il reconnu dans ces deux-là et nous prévient-il que l'adulte est autant un ange qu'un démon ; aux jeunes d'y faire attention, à lui-même de nourrir le bon chien toute sa vie. Et en pensant d'un coup que Melville racontait à peu de chose près la même histoire avec son Gerbier de L'armée des ombres qui un beau jour refuse de jouer un jeu sadique donc accepte la mort, on se dit que ce Battle Royale mérite plus qu'amplement son statut d’œuvre culte vouée à être de temps à autre découverte, redécouverte, conseillée, remakée, évoquée... Le tout en second niveau de lecture d'un jeu de massacre toujours aussi fendard et sacrément bien foutu !



10 novembre 2013
par Arno Ching-wan


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